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28 mai 2005

A quoi sert l'ADAE ?

Dans le domaine de l'administration électronique (le e-Government des anglo-saxons), la France subit un retard astronomique et les choses ne semblent pas s'améliorer.

Alors que le Royaume-Uni en est à participer, au travers de son unité de e-Government, à la normalisation dans le domaine de la fiabilité de la messagerie dans les architectures de services Web (voir ici et ), la France, dont l'Agence pour le Développement de l'Administration Electronique (ADAE) devait représenter l'entité responsable de la mise en place de cette administration modernisée, en est toujours aux balbutiements et n'a toujours rien de concret à proposer à ses citoyens, entreprises et collectivités.

Pendant que le Royaume-Uni propose depuis 2001 une passerelle d'accès aux services gouvernementaux moderne, construite à l'aide des technologies de services Web (SOAP et WS-Security notamment) , et qui offre les services d'infrastructure suivants :

  • authentification des utilisateurs et autorisation d'accès aux services ;
  • connection par login ou certificat pour l'utilisation des services publics ;
  • gestion de messagerie : échanges de documents et messages entre citoyens, entreprises et entités gouvernementales.

... du côté de la France : nada.

Sur le site de l'ADAE, on trouve bien une description de l'EAI et des services Web qui date (référence aux spécifications WSFL, Xlang et WSCI) et dont la distinction entre les deux concepts laisse à désirer.

Un cadre commun d'interopérabilité des SI publics qui date de septembre 2003 est également disponible. Celui-ci est truffé d'erreurs : on y apprend par exemple que UDDI est un annuaire mondial (et l'UBR alors ? Et les annuaires privés ?) , que "J2EE n'est pas un standard en soi, mais un ensemble de standards ayant leur cycle de vie propre" (EJB, JAXP sont donc des standards : W3C ? OASIS ?). Par ailleurs, il présente entre autres les plates-formes logicielles qui supportent les services Web : J2EE (1 page), .NET (1 page) et ZOPE (4 pages ...). Enfin, pas un mot sur le contrôle de l'interopérabilité et le rôle du WS-I dont la création remonte pourtant à février 2002 : pour un document dont le sujet se veut l'interopérabilité, cela laisse rêveur.

Même l'Europe est en avance dans ce domaine à travers le projet eLink de l'agence Interoperable Delivery of European eGovernment Services to public Administrations, Businesses and Citizens (IDABC) de la Communauté Européenne, lancé en 2003 et terminé en septembre 2004. Celui-ci s'appuie sur l'utilisation des standards SOAP, WSDL, UDDI et WS-Security (XML-Encryption et XML-Signature). Il est issu des projets Government eLink (GeL) developpé en Suède et Online Services Computer Interface (OSCI) développé par l'Allemagne. Les technologies Java et des composants Open Source ont été mis en oeuvre par eLink.

Par ailleurs, où en est l'ADAE dans la prise en compte des recommandations publiées dans l'European Interoperability Framework (EIF), document de référence dans la mise en place de services pan-européens ? Qu'en est-il de la prise en compte de la dimension européenne dans le cadre commun d'interopérabilité de l'ADAE (recommandation n°1) et plus généralement du respect des recommandations en matière d'interopérabilité organisationnelle, sémantique et technique ?

Bref, à part quelques avancées, notamment dans le domaine de l'accessibilité aux sites Web, on peut légitimement s'interroger sur le rôle actuel et l'utilité de l'ADAE. Rappelons tout de même que le budget de cette organisation représente 1,8 milliards d'euros pour la période 2004-2007 ...

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