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23 septembre 2005

L'invasion des services Web de géo-localisation

Décidément, le service Web Maps de Google, disponible en version beta depuis février 2005, donne des idées à beaucoup de monde.

Les applications sont nombreuses et variées. En voici quelques exemples :

Beaucoup de projets en cours également, comme par exemple le projet Piggy Bank du MIT (Web sémantique avec Firefox).

Ces applications s'appuient actuellement sur des hacks du service de Google, ce qui ne va pas sans poser de problèmes relatifs au droit d'utilisation des cartes Navteq et des images satellites Tele Atlas utilisés par Google. Kyle Mulka montre ici par exemple comment utiliser le service de Google, conjointement avec l'API WMS (Web Map Service) de l'Open Geospatial Consortium (OGC) pour recouvrir les cartes Google. Pour contrôler ce phénomène, Google a travaillé à la mise au point d'une API permettant d'exposer clairement le service Web Maps.

Par ailleurs, Google a réalisé un couplage entre Maps et un autre service, Google Earth, qui offre une représentation 3D de la terre entière. Ce service est une évolution du logiciel de la société Keyhole rachetée l'an passé par Google.

Le moteur de recherche d'Amazon, A9.com, offre aussi un service de recherche des services de proximité, équivalent à celui de Google. La cartographie ne fonctionne que pour quelques villes aux Etats-Unis et fait aussi appel à la librairie Navteq.

Microsoft proposait depuis quelques années son produit commercial MapPoint. Celui-ci a été complété par un service Web hébergé, devenu l'un des services Web les plus accédés dans le monde. En réponse à Google Earth, Microsoft a développé un service équivalent nommé Virtual Earth, accessible à partir du portail MSN.

Plus près de nous, Michelin et Maporama proposent également des services Web de géo-localisation dédiées aux professionnels :

  • ViaMichelin à travers son offre Web Services (technologie SOAP et WSDL) ;
  • Maporama via son offre Web Services (technologie SOAP).

Enfin, il faut rappeler que dans le domaine de la géo-localisation, le développement des standards est contrôlé par l'Open Geospatial Consortium (OGC), une organisation à but non lucratif supportée par 279 sociétés, agences gouvernementales et universités.

Parmi les spécifications OpenGIS produites figure notamment le langage XML Geography Markup Language (GML 3.0) et la spécification OGC Web Services Common Format (OWS 1.0) qui décrit l'interface commun aux trois services Web Map Service (WMS), Web Feature Service (WFS) et Web Coverage Service (WCS).

La spécification OWS 2.0 décrit le résultat des travaux réalisés pour intégrer les trois standards SOAP, WSDL et UDDI (W3C et OASIS) et compléter ainsi la liaison HTTP GET/POST utilisée dans OWS 1.0. Ces expérimentations ont notamment été menées à l'aide de produits tels que Collaxa BPEL Server (racheté depuis par Oracle), Systinet UDDI Registry, Altova XMLSpy. Les clients de tests ont été réalisés à l'aide des environnements Eclipse et Visual Studio .NET. Les recommandations du WS-I ont été suivies, mais ne sont pas supportées car elles ne reconnaissent pas l'usage de la liaison HTTP GET/POST.

Parmi les sociétés qui offrent des produits conformes aux spécifications OpenGIS, on peut citer la société canadienne Galdos Systems qui propose notamment un annuaire de services Web géospaciaux INdicio conforme à UDDI et ebRIM (annuaire ebXML) ainsi qu'à OGC Web Registry Server (WRS). Celui-ci supporte par exemple le géo-portail IDEC de la Généralité de Catalogne.

A noter : le superbe produit World Wind de la NASA, développé sous forme de client riche, qui s'appuie sur l'usage du framework .NET et l'API DirectX de Microsoft. Celui-ci est capable d'utiliser les données des serveurs compatibles OGC. Le code source de l'application est disponible sous licence Open Source NASA.

En Europe, un projet de directive du Parlement Européen et du Conseil visant à établir une infrastructure d'information spatiale dans la Communauté (The INfrastructure for SPatial InfoRmation in Europe - INSPIRE), a été présenté en juillet 2004 par la Commission, après une consultation réalisée sur Internet début 2003 et a été accepté. Le projet est en fin de phase d'appel à intérêt (candidatures des experts) pour constituer les équipes de réalisation. Celles-ci ont été présentées lors du dernier atelier du projet Geographic Information and Geographic Information Systems (GI & GIS) de la Commission Européenne.

Toutes ces initiatives montrent comment les services Web ont littéralement envahi un domaine d'application particulier en très peu d'années, jusqu'à permettre la mise en ligne d'applications accessibles au grand public.

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